Le Rapport Manley manque malheureusement l’occasion de guider le Canada vers un rôle vraiment constructif dans l’établissement d’une paix durable en Afghanistan.
Le groupe d’experts indépendant sur le rôle futur du Canada en Afghanistan, connu sous le nom de commission Manley, reconnaît que le rôle du Canada dans la lutte contre les insurgés est essentiel à la sécurité mondiale et canadienne. Il recommande que conformément à cette approche, on ajoute tout d’abord aux forces canadiennes un autre groupe tactique d’environ un millier d’hommes d’un allié de l’OTAN/FIAS, pour ultimement transférer cette campagne contre l’insurrection à l’Armée nationale afghane, une fois celle-ci entièrement formée.
Tout en faisant état, dans le corps du rapport, de l’importance de la diplomatie et de la réconciliation, les membres de la commission omettent de recommander que l’apport diplomatique du Canada soit axé sur l’aide à apporter aux Afghans et à la communauté internationale par l’institution d’un processus de négociations de paix globales auxquelles participeraient les éléments de la société afghane exclues jusqu’ici des Accords de Bonn. Le Canada, tout comme ses partenaires de l’OTAN et de la FIAS, est partie à une guerre civile de par son soutien à un des belligérants dans un conflit antérieur aux attentats du 11 septembre. Il faut trouver un moyen de permettre aux Pashtounes du sud et de l’est du pays, largement exclus, de participer au processus politique. Nous sommes persuadés que l’établissement d’une paix globale, de réconciliation et de démarches diplomatiques offrent le meilleur espoir de paix pour l’Afghanistan, y compris pour la région de Kandahar.
Le Conseil canadien des Églises est le regroupement œcuménique le plus vaste du Canada; il représente en effet 21 Églises de traditions anglicane, évangélique, orthodoxes de l’Est et orientale, protestante et catholique.