Monsieur le Premier ministre,
En tant que dirigeants nationaux d’Églises canadiennes et membres du Conseil canadien des Églises, nous sommes extrêmement préoccupés par l’impact humain de la pandémie du SIDA. Plus de 40 millions de personnes sont actuellement infectées par le VIH, tandis que l’an dernier, le SIDA faisait plus de 3 millions de victimes. Quinze millions d’enfants sont orphelins à cause du SIDA. Voilà des statistiques qui illustrent de façon éloquente le coût humain de ce fléau.
Notre première réaction à la gravité de cette tragédie en est une de compassion : nous souffrons avec ceux qui souffrent et nous travaillons à alléger leurs souffrances. Nous appuyons les nombreux membres de nos Églises qui se dévouent pour les personnes vivant avec le VIH et le SIDA.
La compassion et les soins ne suffisent toutefois pas. Cette menace pour la vie est fondamentalement une question de foi. Nous croyons en la plénitude de la vie pour tous les êtres humains, porteurs de l’image de Dieu. Notre mandat de proclamer la bonne nouvelle de Dieu dans le Christ nous incite à nous pencher sur les questions à la racine de cette pandémie, source de tant de souffrances et de morts. Tant que nous n’aurons pas transformé les structures qui contribuent à sa propagation, la crise persistera. Nous entendons clairement, dans la présente conjoncture, l’appel d’Isaïe 58 à « dénouer les liens provenant de la méchanceté et renvoyer libres ceux qui ployaient. » Le monde ne peut plus attendre qu’on s’attaque à l’éradication du VIH et du SIDA.